Recevoir une écrivaine reconnue, fille d’une princesse ottomane constitue un honneur pour les élèves de Saint-Michel, qui ont pu avec leurs camarades des 4 autres lycées bilingues francophones d’Istanbul, profiter d’un moment de communion littéraire et de découverte de ce que peut être une vie romanesque.
Le lycée l’a invitée à s’exprimer sur le besoin d’écrire sur sa propre histoire, l’envie de mettre en mots sa quête des origines en tant que femme de lettres, mais aussi en qualité de femme de terrain.
Née à Paris en 1940, Kenizé Mourad est petite-fille du sultan Mourad V, et fille d’un rajah indien, certes, mais elle a démultiplié sa propre vie : Grand reporter au Nouvel Observateur dès 1970, elle a couvert la révolution iranienne, la guerre du Liban et a effectué de nombreux séjours en Inde et au Pakistan.
C’est en 1983 qu’elle met de côté le journalisme pour se consacrer à l’écriture, en se concentrant plus particulièrement sur ses origines familiales.
Dans deux romans célèbres, “De la part de la princesse morte” et “Les jardins de Badalpour”, elle raconte l’histoire des siens.
Le directeur dans son discours de présentation s’est adressé aux élèves en leur disant: “Bonheurs et malheurs, joies et peines n’enlèvent rien à la beauté de vos vies. Vous êtes à l’aube de votre propre histoire et je vous la souhaite aussi riche que celle de Kenize Mourad”.
Nos élèves de 12ème furent d’abord impressionnés de rencontrer une telle figure de la littérature française, de se rendre compte que la Turquie, c’est aussi un passé, une page tournée sur l’empire ottoman, un besoin d’avancer. Rien ne s’est fait sans fracas, mais derrière chaque être, surgit une pensée, une histoire… une vie certainement romanesque !