La semaine dernière, nous nous sommes rendus au musée Âşiyan, ancienne maison de Tevfik Fikret, avec les élèves de 11ème. La demeure du célèbre artiste, transformée en musée sous la période Servet-i Fünun (1891-1944, Richesse du savoir), jouit d’une vue imprenable sur le Bosphore. Dans le hall du musée, trône le fameux « tableau du brouillard », cadeau d’Abdülmecid à Tevfik Fikret, dont l’auteur a parfaitement retranscrit l’émotion dans son poème éponyme. Il a ainsi pris tout son sens pour nos élèves puisque nous l’avions lu et débattu en classe.
Les photographies et les oeuvres littéraires d’auteurs célèbres nous ont fait remonter dans le temps. Nos élèves ont ainsi fait la connaissance de la poétesse Nigâr, première artiste féministe de l’histoire de la littérature turque. Les photographies d’Abdülhak Hâmit, Recaizade Mahmut Ekrem ou Hüseyin Cahit Yalçın, auteurs que nous avions étudiés, ont également attiré leur attention.
La fenêtre de sa chambre à coucher du dernier étage, ou encore l’escalier de secours que Tevfik Fikret avait fait faire, sont apparus aux élèves comme autant de preuves tangibles des années de despotisme qui ont affecté la psychologie de l’artiste.
Le musée a dépassé les attentes de nos élèves puisque nombre d’entre eux ont pu se mettre à la place de Tevfik Fikret et ressentir l’atmosphère mélancolique d’Âşiyan qui s’exprime dans ses poèmes.
Nous avons finalement descendu la célèbre pente d’Âşiyan, imaginant les nombreux artistes qui l’avaient fréquenté, avant de terminer notre visite.