Victoire de Gallipoli et commémorations des martyrs

Tous les membres du lycée Saint-Michel étaient aujourd’hui rassemblés pour rendre hommage aux martyrs tombés il y a 110 ans pour la patrie et célébrer la victoire remportée endépit des difficultés du front…

La bataille de Gallipoli, le 18 mars 1915, a révélé le génie militaire d’Atatürk et a contribué à forger la conscience nationale.

A Gallipoli, notre armée a démontré une capacité de résistance hors du commun… Les balles fusent dans tous les sens, le sang coule à flot et les stocks de matériel médical s’épuisent alors on fait des garrots aux jambes et aux bras atteints par les balles, on panse les plaies avec des herbes ou de la boue. Malgré les conditions déplorables, personne n’a quitté le front. Et oui, aucun bateau n’a pu passer le détroit des Dardanelles…

Parmi les 250 000 martyrs qui sont tombés pendant cette bataille, 70 000 d’entre eux étaient des élèves du secondaire, 10 000 étaient des étudiants d’université.

Dans les lycées de Galatasaray, Konya, Sivas et Izmir, aucun bachelier n’était présent pour passer son diplôme de fin d’année. En 1921, le département de médecine de l’université d’Istanbul n’avait personne à récompenser en fin de cursus, car tous les étudiants de la promotion étaient tombés en martyrs.

Ces pertes humaines considérables ont profondément affecté la jeune république de Turquie. « Nous leur avons arraché leurs meilleures pousses », avait même dit le premier ministre britannique Winston Churchill.

Lorsque notre nation toute entière se dresse pour changer le cours de son destin, aucune puissance ne peut s’y opposer. Nous devons aujourd’hui tirer les leçons de cette bataille. Pas nécessairement pour réfléchir à ce que nous pouvons accomplir avec l’épée et le sang… les humains ne se battent plus au corps à corps…

Aujourd’hui c’est avec l’intelligence, la technologie, le soft power que les différentes nations s’affrontent. Des combats qui ne peuvent être remportés avec des épées et des baïonnettes.

En l’espace de 110 ans, la définition de « faiblesse » pour une nation a bien entendu évolué. La faiblesse, c’est l’ignorance. C’est uniquement avec des esprits éclairés que l’on peut combattre l’ignorance.

Si la Turquie est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à quelques milliers de patriotes qui ont gagné la bataille de Gallipoli. Nos vétérans, nos martyrs, ont fait leur devoir…

C’est désormais à notre tour… Nous nous devons de partir en guerre contre l’ignorance ! 

C’est désormais de notre responsabilité de protéger notre nation et d’assurer notre indépendance.

En ce jour de commémoration nationale, nous nous inclinons avec respect devant les martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la patrie.