La victoire du 18 mars à Çanakkale

Le 108e anniversaire de la victoire de Çanakkale du 18 mars a été célébré lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la salle de théâtre du lycée Saint-Michel.

La guerre de Gallipoli est une bataille très importante de la Première Guerre mondiale car elle a changé le cours de l’histoire. « Elle porte en elle les prémisses de la guerre d’Indépendance et de la République. C’est une bataille qui a renforcé la confiance que la nation avait en elle-même et galvanisé la combativité des forces irrégulières (Kuva-yı Milliye) ». Rappelons cependant que la victoire a été obtenue dans des conditions difficiles.

Miralay Cevat Pacha, commandant de la position fortifiée de Çanakkale, raconte : « Ce jour-là, aux derniers rayons du soleil, apparut la flotte ennemie quittant le Bosphore. Elle était dans un état lamentable… Pitoyable, elle quittait le Bosphore, laissant derrière elle ses importants cuirassés et des milliers de morts. Sachez que dans cette guerre, il n’y a pas de retour possible. »

Et tout se déroula comme Cevat Pacha l’avait prévu. Les mines sous-marines disposées par le mouilleur de mines ‘Nusret’ (navire chargé de disposer des mines sous-marines) ont tout bonnement changé le cours de l’histoire. Le Nusret, qui a déposé 26 mines les 7 et 8 mars 1915, a joué un rôle déterminant dans la victoire navale.

Dans la nuit du 8 août, Liman Von Sanders confie le commandement des régions d’Arıburnu et d’Anafartalar à Mustafa Kemal Atatürk. « Nous avions absolument besoin des services de M. Mustafa Kemal dans cette grande guerre. J’ai vu en lui un officier doté de grandes capacités, d’une compétence et d’un courage exceptionnels. Solide, résistant et combatif. C’était un excellent leader dans tous les sens du terme », explique Liman Von Sanders.

Mustafa Kemal Atatürk se battait sans ciller : « Je ne vous ordonne pas d’attaquer, je vous ordonne de mourir », disait-il à ses soldats. Les récits d’actes d’héroïsme hérités des guerres de Çanakkale  sont légions. Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la République, s’est révélé être un leader implacable et son génie militaire l’a fait connaître dans le monde entier.

« D’innombrables poèmes ont été écrits pour décrire la douleur de cette guerre et la lutte héroïque de notre peuple. Cette guerre a profondément affecté le cours de notre histoire ainsi que celui de bien des pays à travers le monde », écrit l’un de nos élèves de 11e dans une de ses compositions sur le sens et l’importance de cette journée.

Suite à sa prise de parole, deux élèves de 9e et de 11e ont lu des passages de lettres de soldats.

La célébration s’est achevée sur des mots de Mustafa Kemal Atatürk :

« Seuls huit mètres séparent les tranchées. La mort est donc certaine. Tous les membres de la cohorte arrivée il y a trois minutes ont été massacrés. Les nouveaux venus le savent, ils tomberont à leur tour en martyrs dans trois minutes. Mais quelle progression ! Pas question de trembler, pas question de s’arrêter, ni de regarder en arrière. Si notre nation et notre armée sont parvenues à remporter la victoire aux guerres de Gallipoli, c’est grâce à leur esprit valeureux ! »